Habitat Différent, Angers (1987)
L’association « HABITAT DIFFERENT » naît en janvier 1983 de la rencontre de deux groupes de réflexion l’un d’Ecouflant, l’autre d’Angers qui, sans se connaître, recherchent les conditions de mise en d’œuvre d’un « habitat différent ». Lors d’un pique-nique qui réunit un jour de juin 1983, 15 foyers et leurs enfants ainsi que l’architecte et sa famille, l’association « HABITAT DIFFERENT » est officialisée. La réalisation commence. Aucune démarche n’est déléguée, et ce du montage technique au montage financier de l’opération.
L’implantation des habitations et des espaces collectifs, la conception et la localisation des locaux communautaires, la conception de chaque habitation et la définition de l’architecture, les prestations et le mode de chauffage sont discutés lors de multiples réunions. En 1984, le TOIT ANGEVIN accepte de « jouer le jeu » et se lance dans l’opération . Le TOIT ANGEVIN mais aussi la Ville d’Angers vont accompagner et soutenir «HABITAT DIFFERENT» dans ses multiples démarches .
L’association, l’architecte, le maître d’œuvre coopèrent alors ensemble pour le choix de solutions techniques répondant à la fois aux souhaits des membres, à une cohérence architecturale d’ensemble et surtout à un coût raisonnable en raison des contraintes du financement HLM . Le 7 avril 1987, la première pierre est posée en présence de tous les partenaires du projet et les installations s’échelonnèrent d’octobre 1987 à mars 1988.
Aujourd'hui, la vie collective est toujours très animée. Le Blog témoigne d'un engagement continu des habitants. Habitat Différent est l'un des rares projets réalisé en totalité par un bailleur social. Depuis 25 ans plusieurs logements ont été acquis par les habitants mais la majorité est toujours en location. Cette situation contribue à un certain roulement des occupants qui semble bénéfique pour la pérennité du projet social.
La Fonderie de Vanves (1987)
Présentée par ses habitants : Mieux vivre en créant son habitat
Notre habitat regroupe schématiquement deux structures, les appartements individuels, lieu privilégié de la famille, et les espaces collectifs adaptés à la vie du groupe : une grande salle de jeux pour les enfants (30 m2), une salle polyvalente pour adultes (50 m2), 2 chambres d'hôtes (25 m2), un laboratoire photo (10 m2), un atelier céramique (15 m2), un atelier menuiserie-bricolage (15 m2), qui abriteront nos violons d'Ingres. Ces espaces collectifs occupent 200m2.
Choisir ses voisins favorise, plus qu'ailleurs, la sociabilité. Un système de garde d'enfants permettra aux uns et aux autres de mieux organiser leur temps. Protéger son individualité tout en participant à la vie collective, c'est l'esprit même de notre projet.
Participation à la vie de quartier
Le but de La Fonderie n'est pas de se constituer en famille-cocon mais bien au contraire de s'ouvrir sur l'extérieur par exemple par la création d'ateliers de photos et de céramique ouverts à tous. également, deux ingénieurs informaticiens animeront un centre de ressources informatiques pour enfants (à partir de 6 ans). Un projet de crèche parentale est à l'étude pour les enfants du groupe et ceux du quartier dans des locaux prévus et organisés à cet effet.
Zone urbaine IdF 88 habitants, SCCC, Salle polyvalente 50 m2, salle d'enfants 30 m2, 2 chambres d'amis, 1 labo photo, 1 atelier céramique, 1 atelier menuiserie et bricolage, jardin collectif 650 m2
écologis Strasbourg (2010)
Sous le nom d'«Eco-Logis Strasbourg Neudorf», un premier projet est actuellement en cours d'étude opérationnelle. Il prévoit la construction de 11 logements (du studio au 6 pièces ) par un groupe de citoyens souhaitant y habiter ou investir, ce projet étant fédéré par l'association « Eco-Quartier Strasbourg » pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Il se situe dans l'îlot Lombardie, quartier strasbourgeois actuellement en renouvellement urbain, constitué partiellement de friches industrielles et d'habitat vétuste.
Sa conception réunit les trois piliers du développement durable :
le social en proposant des espaces de vie collective (salle commune, chambre d'amis, buanderie) et des moments de convivialité, en favorisant l'entraide et les relations de bon voisinage, tout en respectant l'autonomie de chacun, l'économie en favorisant les filières environnementales de construction et en proposant des logements de qualité à des prix adaptés aux investisseurs, l'environnement en favorisant les techniques économes en énergie, des matériaux naturels et en favorisant les comportements de vie éco-responsables.
Programme
11 logements sur 3 niveaux plus 1 niveau attique 1 espace commun pour les habitants du bâtiment 1 parking sous-terrain avec seulement 6 emplacements Des accès aux logements situés coté nord Des balcons situés au sud Structure: sous-sol en béton, étages en bois
L'Habitat groupé en Europe, un concept validé
On ne compte plus les projets d'habitat groupé dans le Nord de l'Europe. Par exemple en Allemagne, ce concept se développe depuis 20 ans et plus de 150 projets de ce type ont été réalisés à Fribourg, ville connue au niveau international pour son quartier participatif "Vauban". Les grandes municipalités réservent aujourd'hui 15% à 25% du foncier destiné au logement pour des projets d'autopromoteurs. C'est que ces maîtres d'ouvrage et maîtres d'usage sont particulièrement satisfaits de leur habitat qui, en plus, est généralement 20% moins cher qu'un logement conventionnel.
Quels sont les conseils qui sont donnés aux nouveaux groupes par les personnes qui suivent ces projets depuis 20 ans? Voici une sélection tirée notamment d'un guide pour autopromoteurs édité par la Ville d'Hambourg en 2000.
Le groupe est le trésor d'un tel projet. Il faut se consacrer à sa modération avec autant d'attention qu'au développement technique. Avant tout il faut construire des procédures décisionnelles. Les conflits seront inévitables, mais les structures, la tolérance et la capacité des membres à participer à un processus consensuel permettront de les articuler. Ici, la différence n'est pas source de conflits mais de créativité. Faire appel à des compétences extérieures (conseil spécialisé, architectes, AMO, notaires...) est indispensable. Négocier avec les communes le foncier. Seule les collectivités ou leurs organismes chargés de l'aménagement seront en mesure de fournir des terrains à un coût acceptable.
Selon un récent sondage, 91% des personnes qui ont participé à un projet d'autopromotion, se sont déclarées satisfaites ou très satisfaites du processus et du résultat.