Pourquoi les groupes annoncent presque toujours des projets "écologiques"?
Les décisions que nous prenons aujourd'hui dans le cadre d'un projet de construction déterminent la qualité du bâtiment pour toute sa durée de vie. Le confort, les coûts d'exploitation, l'entretien, l'adaptation à de nouveaux usages, et même les conditions de sa démolition sont des aspects à prendre en compte au moment de la conception. D'autre part nous ne pouvons considérer le projet en dehors de son contexte. Le site, les conditions d'approvisionnement en énergie et en eau, les risques naturels, la vie des usagers... les rapports du bâtiment avec son environnement sont multiples.
L'Habitat participatif se différencie des projets conventionnels par la présence des futurs usagers au moment de sa programmation et de sa conception. Ils ont le privilège d'imaginer leur bâtiment en imaginant leur vie à l'intérieur. C'est pourquoi ils favorisent systématiquement la qualité à long terme plutôt que la rentabilité immédiate. D'autre part ils peuvent prendre en compte des enjeux globaux comme le changement climatique ou l'épuisement des ressources.
L'outil d'aide à la décision de Toits de Choix
Pour orienter cette forte volonté de créer de la qualité durable vers des solutions techniques, de nombreuses méthodes sont à la disposition du Maître d'ouvrage (HQE, Labels divers...) Pour notre part nous appliquons la démarche BDM (Bâtiment Durable Méditerranéen). Elle a été développée par une association dans la région PACA et analyse un projet selon une longue liste de critères.
Nous avons développé à partir de cette grille d'analyse un outil pédagogique permettant de partager des informations techniques complexes avec les membres des collectifs. Ensemble, nous formulons les orientations générales et certaines exigences à transmettre aux architectes et ingénieurs.
Mais le potentiel écologique des projets d'Habitat groupé ne se limite pas à la conception du bâtiment. La coopération au quotidien permet la mise en place des conditions pour le développement de comportements éco-responsables :
La coopérative d'achat diminue les déplacements individuels et favorise les circuits courts. La valorisation collective sur place des déchets organiques diminue le volume de déchets à traiter par la collectivité. Le tri des déchets fonctionne mieux sous surveillance sociale. Le partage des voitures ou d'autres équipements diminue l'impact environnemental dû aux biens de consommation. Nous espérons un jour pouvoir participer à des études qui évalueront concrètement ces bénéfices économiques et environnementaux de la coopération au quotidien.