Les projets d'Habitat participatif représentent une nouvelle pratique qui cherche ses repères et modèles qui réussissent. Les expériences encore fragiles et peu nombreuses en France ainsi qu'une étude des pratique à l'étranger nous permettent d'identifier certains paramètres augmentant sensiblement les chances pour les collectifs de voir se construire leur rêve du Vivre autrement. Ces facteurs de réussite sont complémentaires avec les conditions qui déterminent la faisabilité des opérations immobilières conventionnelles.
1 - Objectifs partagés et coopération
Une démarche d’habitat participatif crée toujours un certain degré d’interdépendance entre les membres du collectif. Ensemble, le collectif cherche à atteindre certains objectifs qui relève de la vie privée ou d’un désir du lien social. Les intentions et attentes des uns et des autres doivent être mis en évidence et il est conseillé de bien distinguer entrer les aspects collectifs et la sphère privé. Un projet très pragmatique qui vise d’abord un voisinage plus convivial et une économie d’échelle, s’organise différemment qu’un collectif qui cherche une grande implication personnelle de chacun et un très haut niveau de solidarité, d’entraide et d’autogestion.
Cependant, dans tous les projets, les membres doivent apporter une capacité de dialoguer et d’entendre l’autre. De nombreuses décisions doivent être prises et personne ne peut faire passer tous ses points de vue. Cette « compétence sociale » des participants mérite toute notre attention et doit être développé constamment.
2 – Savoir se présenter
Les collectifs sont en contact permanent avec leur environnement. Ils doivent recruter de nouveaux membres, négocier des partenariats avec des collectivités et gérer les rapports avec des intervenants extérieurs. La naissance d’une conscience d’appartenance permet de formaliser une nouvelle entité, le collectif, qui s’exprimera ensuite dans les relations avec l’extérieur. Dans ces échanges, il est utile de bien comprendre les enjeux de l’interlocuteur et de soigner la qualité des supports de communication.
3 – Participation à la conception et à la gestion de projet
Pour certains architectes, des projets d’habitat participatif sont des « oasis » où ils peuvent déployer leur créativité en contact direct avec les futurs usagers. Cependant, ce processus de conception participative peut vite déraper par la présence de nombreuses sensibilités et attentes différentes. Une grande attention sera portée à la transparence de la méthode et aussi aux limites qui s’imposent.
La demande d’autogestion est très variée et nécessite une clarification dès le départ. Qui fait quoi, quelles sont les responsabilités d’un MOA collectif, quels sujets peuvent donner lieu à une délégation et comment ? Un bilan de compétence permet de comparer les apports des membres du groupe et les compétences requises pour mener à bien l’opération.
4 – Un environnement favorable
Les porteurs de projets ne disposent pas de la même puissance et infrastructure que les acteurs conventionnels du logement. Leur réussite dépend souvent d’un soutien actif des collectivités. Ce soutien passe évidemment par une reconnaissance de l’utilité sociale de la démarche. Un autre partenaire indispensable est souvent l’aménageur public qui adapte les processus aux conditions particulières de l’Habitat participatif. Enfin, les architectes doivent également s’ouvrir à la conception partagée et modifier leurs méthodes de travail afin de répondre aux attentes et exigences de ces nouveaux Maîtres d’ouvrage collectifs.
5 – Un accompagnement adapté
Généralement, les membres d’un collectif participent à un tel projet pour la première fois et ne disposent pas de compétences particulières dans les domaines de l’ingénierie sociale ou immobilière. La question se posera un jour : souhaitons-nous viser un niveau élevé d’autogestion et devenir un Maître d’ouvrage professionnel ou souhaitons-nous nous appuyer sur un accompagnement professionnel ? L’expérience des pays où l’Habitat participatif est une pratique courante, démontre sans ambiguïté l’intérêt de cet accompagnement. Il multiplie le taux de réussite et procure un véritable confort opérationnel au collectif qui peut se concentrer sur les ambitions sociales et l’usage, domaines où les membres sont des experts incontestables. En fonction des priorités du collectif, l’accompagnement peut être assuré par un opérateur conventionnel (promoteur ou bailleur social) ou par des structures spécialisées comme Toits de Choix.