
Les membres d'un groupe souhaitant maîtriser les processus de la programmation et de la conception, s’obligent à fonctionner en collectif. Un Maître d’ouvrage doit être mis en place avec une réelle capacité opérationnelle d’agir tout en respectant la multitude des personnes qui le compose. L’organisation de cette personne morale est certainement l’un des facteurs décisifs majeurs pour la réussite de la démarche. Comment prendre des décisions ? Comment monter en compétence pour maîtriser les dimensions techniques, juridiques et économiques d’une opération immobilière ? Comment garantir le respect des objectifs sociaux et la gouvernance démocratique ?
L’organisation de cette action collective est donc déterminante et l’une des innovations sociales remarquables de l’Habitat participatif. Elle se construit sur des règles, des procédures et d’outils divers. L’engagement mutuel est indispensable pour le fonctionnement de la coopération. Il est possible quand un projet offre une visibilité et des certitudes. Les procédures offrent cette visibilité dans la durée. Nous savons comment nous allons traiter les sujets et problèmes qui se présenteront au collectif
Ici, la transgression n’est pas acceptable. Une fois ces règles formulées et acceptées, chacun s’engage à les respecter. Cette discipline peut être perçue comme une réduction de la liberté individuelle, mais elle ouvre la voie vers les nouveaux espaces du possible dont rêvent les participants. La contrainte permet finalement plus de liberté. Cela peut paraître paradoxe. Or, nous insistons sur ces articulations qui font partie de ce que nous appelons « La mécanique de l’Habitat participatif ».

L’usage des ces outils et dispositifs prépare également le « Vivre ensemble » car la coopération au quotidien n’est rien d’autre que le prolongement de la coopération en tant que Maître d’ouvrage collectif. C’est ainsi que naissent les nouvelles pratiques sociales que cherchent à mettre en œuvre les citoyens et les collectivités.